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Critiques de livres


Benoît COPPEE
Julie
Editions Memor
Transparences
1999
144 p.

Transparences : l'écriture ne fait pas la collection

Les éditions Memor publient dans la collection Transparences deux ro­mans, deux histoires qui tablent sur les tours et détours de la narration au gré d'écritures bien différentes : empreinte de poésie pour la Julie de Benoît Coppée, mar­quée par les dérives langagières des hommes de média pour le Zéro de Jean-Paul Raemdonck. Puisque l'écriture ne fait pas la col­lection, quelles en sont donc les lignes de force ? Il s'agit ici de deux histoires courtes, très contemporaines de personnages typés de notre fin de siècle, une jeune femme mère de deux enfants d'une part et une bête des médias, d'autre part. Elles font réfé­rence, l'une, au roman d'amour, l'autre à l'intrigue policière vaguement psycholo­gique. Simplissimes. On s'interroge depuis longtemps : qu'est-ce qui distingue un roman d'amour d'une histoire « à l'eau de rose » et un chef-d'œuvre du suspense d'un « bête polar » ?


Jean-Paul RAEMDONCK
Zéro
Editions Memor
Transparences
1999
178 p.

Julie, c'est l'imprévu qui débarque dans le quotidien soigneusement dessiné d'une jeune femme, mère de deux petits enfants, épouse d'un gestionnaire de compagnie d'as­surance, sous la forme d'une enveloppe orange soigneusement cachetée, avec un vrai timbre, objet presque obsolète au milieu de tant de publicités et d'imprimés en tous genres. Un admirateur amoureux qui ne se veut plus anonyme pénètre dans la solitude de Julie. « La solitude est bleue. Un bleu paysage porcelaine virant du blanc au noir. Un virage monochrome que maquillent nos vertiges citron, nos acides tourments, nos états tournesol. » Ce sont ces vertiges et ces tourments que Benoît Coppée, poète, attrape au vol. Fin de XXe siècle : les princesses attendent toujours leur prince char­mant, même si les histoires d'amour ne fi­nissent plus très bien.

Avec Zéro, Jean-Paul Raemdonck vous plon­ge dans l'univers excité des médias. Voici Maldonne, as des détonations verbales, adepte des tourbillons de mots, affreux, sale et méchant. Voici le Digépro (directeur gé­néral des programmes) qui censure, encense ou licencie. Voici l'animateur nul qui va se faire buter. Et le commissaire Commedia qui ne tardera pas à le rejoindre. Le cirque peut commencer. Tout cela fait grimper l’audimat, mais cela donne-t-il un vrai livre ?

Nicole Widart