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Critiques de livres

La presse du boxeur

Prémiable assurément, primé peut-être au moment où ces lignes paraîtront. La dé­mence du boxeur, dernier en date des ro­mans de François Weyergans. a déjà fait beaucoup parler de lui. Plutôt que d'ajouter notre petit ru à cette vaste coulée d'encre, il nous a semblé préférable d'épingler quel­ques extraits de la presse belge et française.

« Lui-même ancien cinéaste (sorti premier de l'Idhec. il a été assistant de Robert Bresson et a réalisé plusieurs films avant de se tourner vers l'écriture). F. W. a composé une ballade en hommage au septième art et à l'un de ses princes imaginaires. C'est un chromo allègre et triste, un générique de-fin qu'éclairé 'Ici lumière didactique' de l'hiver.

(Antoine Gaudemar. « Arrête ton cinéma ». Libération. 22 octobre 92.)

« Le vieux Melchior. né le premier jour du premier mois du siècle, et qui revient quatre-vingt-deux ans après dans la maison de son enfance, peut avoir été l'un des grands producteurs de l'art emblématique de notre époque, il a pu travailler avec les créa­teurs les plus importants, connaître le succès et même la gloire, il n'est plus ici qu'un vieux corps tassé sur une chaise, attendant dans le froid et l'obscurité de la maison du souvenir une voiture qui l'arrachera au face-à-face avec lui-même, avec ses comptes des coups donnés et encaissés (...) » (Pierre Lepape. «  Avant le K.O. ». Le Monde. 16 octobre 92.)

«  Livre beau, grave et triste à la fois. La clé­mence du  boxeur est  peut-être ce  que F. W. auteur cependant déjà de quelques ouvrages, a écrit de mieux. (Pierre Maury. « Le rire de W ». Le Soir, 14 octobre 92.)

« On serait bien en peine de reprocher à l'au­teur le démon de l'anacoluthe qui le ronge, ni cette invention brouillonne qui s'épanouit dans la plupart de ses romans. Mais, pour nervurer une aussi féconde pagaille, le tour ruminant de l'esprit du héros exigeait une ri­gueur de style qui fait ici défaut, chaque page étant saturée d'auxiliaires qui accen­tuent l'impression de ressassement. -(Vincent Landel, «  W. : le démon de l'anaco­luthe » Le magazine littéraire, octobre 92.)

« Rien qui pèse ou qui pose, ici les mots sont employés dans le sens le plus virginal, le plus originel, pour cristalliser le senti­ment tragique de la vie. ce bon vieux senti­ment que le fini terrestre est un peu court, un peu frustrant pour la créature, hantée qu'elle est par ses dieux immortels. Et l'on croirait entendre, en arrivant à la fin du roman, comme un air de berceuse ultime siffloté par un Eros funèbre et narquois. » (Yann Queffélec. « Le nouveau roman de F.W. : Boxe avec la mort » , Le nouvel observa­teur. 17 octobre 92.)

« Weyergans (...) n'a pas son pareil pour es­quisser en quelque 225 pages la vie d'un vieil homme et les petits 'romans' de toutes les vies de ceux qui la croisèrent, ou l'ac­crurent (...) La démence du boxeurs un tonus et une richesse qui devraient lui va­loir les suffrages d'un jury littéraire, et en tout cas des lecteurs -. » (Jacques Frank. «  Pourquoi rachètent-ils leur maison d'enfance ? » La Libre Belgique. 15 octobre 92.)

« Notre compatriote F. W. a été retenu sa­medi à Aix-en-Provence par le Jury du Prix Renaudot dans la dernière sélection en vue du vote final qui aura lieu le 9 novembre (...) La démence du boxeur a également été retenu dans la dernière sélection du Prix Fémina de langue française, qui doit être décerné le 16 novembre prochain. »

(La Wallonie. 27 octobre 92. )

« Cinq livres restent en lice pour le Prix Re­naudot. [parmi lesquels] La démence du boxeur, de F.W. (Grasset). »

(Le Monde. 30 octobre 92.)