Roger FOULON
Cosmogonie
Ed. Maison de la poésie
2002
175 p.
Sic transit...
Roger Foulon a une longue expérience de l'écriture et, certes, une vie bien remplie. Cosmogonie m'apparaît comme une forme de testament poétique qui use tantôt de l'alexandrin, tantôt de la rime ou de la liberté du vers pour reprendre des thèmes que la poésie a déjà tant de fois abordés. S'agit-il d'une admiration des astres, d'une comparaison entre le cycle des saisons sur le jardin et le déroulement d'une vie d'homme, d'une décision de profiter du jour ou de s'inquiéter des mystères métaphysiques, d'aborder la femme ou de comparer l'existence humaine au désarroi d'un papillon prisonnier cherchant la lumière, Foulon bâtit ses poèmes en philosophant. Son adoration pour le monde est totale, son enthousiasme est convaincant et l'amour qu'il proclame est agréable à rencontrer mais son lyrisme l'entraîne vers des chemins connus, des thèmes rabâchés voire des égarements adolescents ou des formulations décevantes. Et je n'aime pas cette attitude (Me voici puissant comme un roi / Grâce au poème que j'anime) ni cet impératif fait au lecteur (Avant le poème, lave-toi le regard). Il n'y a ici ni travail sur la langue ni tentative de renouvellement des images mais un livre plutôt convenu qui plaira à ceux qui pensent qu'il suffit que le poète s'avance pour se trouver enchantés par son discours. L'annonce de l'invocation ne fomente pas toujours l'émerveillement. C'est dommage pour cette Cosmogonie un peu plate. Sic transit gloria mundi.
Jack Keguenne